lundi 25 septembre 2017

Blabla point 1



Et voilà enfin le premier article de cette série de sept sur un sujet que je trouve passionnant : les femmes mangakas. Pour revenir à l'origine du projet et à sa table des matières, vous pouvez retrouver tout cela ici

Mais pour l'heure, je prête mon blog à onze rédacteurs que j'adore et qui ont eu l'immense gentillesse de donner vie à ce projet qui, je l'espère, vous plaira ! Merci encore à eux et n'hésitez-pas à les suivre de très près si ça n'est pas déjà fait ♥






Amai : Bonjour, je m’appelle Amai je suis une lycéenne passionnée de musique mais j’aime également les livres et les mangas. Vous pouvez retrouver tout cela sur mon blog AmaineCantabile : de la musique et des mangas.


Amélie :  Bien le bonjour; depuis peu, je tiens un blog (Un livre, une couleur) dans lequel je parle essentiellement de mes lectures (romans ou mangas), mais aussi d’animes, films ou séries (à venir). Quelques recettes de cuisine seront mises en ligne également ainsi que des articles plus personnels. Un condensé de tout ce que j’aime quoi :)


Anne Cerise Luzy : Anne-Cerise, 38 ans, auteure indépendante de fantasy jeunesse et romance, je vis au Vanuatu. Je tiens un site et blog éclectique sur l'écriture, mes lectures, mes coups de cœur animés, nos apprentissages en famille (mes enfants ne vont pas à l'école), nos voyages...   J'ai voulu participer à ce Blabla manga parce que quasiment tous mes mangas favoris sont écrits par des femmes. Pas que je choisisse selon ce critère pourtant, mais j'ai fini par me rendre compte de ce point commun au fil de mes lectures. J'ignore si on parle assez d'elles ou non, mon suivi de l'actualité manga se fait essentiellement à travers les communications de mes maisons d'éditions favorites qui leur font une belle place : Ki-oon, Akata, komikku, IDP, Taifu.

Bobonyan : Rédacteur pour Heaven Manga mais également pour Nostroblog, Bobonyan est un adorateur du superbe L'ère des cristaux, mais aussi un passionné qui n'a pas sa langue dans sa poche. Cute et intéressant, c'est un blogueur à suivre.


Dareen : Bonjour, je suis Dareen, administrateur du site Digiduo traitant de l’actualité Digimon depuis 2004, et Chroniqueur chez MangAnime Association. Merci à Manga Suki de m’avoir offert l’opportunité d’écrire ces quelques mots, car je trouve cette idée de « table ronde » plutôt intéressante, l’occasion d’évoquer quelques auteures qui me tiennent à cœur, et en découvrir de nouveaux.

Au départ, je voulais être positif et simplement expliquer que les femmes mangaka sont relativement reconnues dans nos contrées. Après tout, la plupart des gros succès proviennent d’auteures comme Clamp (Sakura), Rumiko Takahashi (Ranma ½), Hiromu Arakawa (Fullmetal Alchemist) ou Akira Amano (Reborn), des œuvres appréciées par un public très large, et ça même si les moins érudits ne savent pas que leurs shônen favoris ne sont pas toujours écrits par des hommes.

Cependant, un récent incident m’a permis de prendre conscience que le chemin est encore long avant que le manga féminin n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur. A la Fnac de Thiais pour ne pas le citer, le chef de rayon a voulu gagner de la place pour mettre en avant les gros titres à succès que sont Naruto ou One Punch Man. Comportement normal dans une logique commerciale. Mais ce fut le présentoir des nouveautés shôjo qui en paya les frais : il ont tout simplement disparu. Par contre les shônen et les seinen, toujours présents, aucun soucis… Et même en allant lui expliquer le problème, le chef de rayon s’en fichait. A croire que bientôt, le rayon shôjo se déplacera au rayon cuisine ! Cet exemple permet de se rendre compte que malgré les nombreuses avancées morales, il existe toujours un sexisme, visible dans la culture populaire. Si de nombreuses auteures rayonnent autant que les hommes, il faudra batailler dure pour faire valoir qu’un manga féminin est l’équivalent de celui des hommes, et n’a pas à être de la sous-lecture.


Gekkou : Je suis Gekkou, une blogueuse de 23 ans un peu touche à tout (mangas, romans, cinéma…). ^-^ Sur mon blog Mirrors, je partage mes coups de cœur comme mes déceptions, à un rythme plus que paresseux. XD 


Litte Red : Coucou ! Moi c’est Sarah, aka Little Red du blog Little red reading books. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours lu des mangas. Cependant, je n’en n’avais jamais lu autant que ces trois dernières années, c’est la raison pour laquelle la plupart de mes références seront assez récentes. Mes animes préférés de tous les temps sont One Piece, Code Geass et Détective Conan. Côté manga, il y a Liar Game, Death note, Switch Girl, Hana Yori Dango, Sawako et  He is a beast.

Maruna : Blogueuse et illustratrice de talent, Maruna est une folle curieuse qui nous parle de tout plein de choses intéressantes (et de bon goût) sur son blog Maruna Critique Tout !


Meloku  :  Coucou, je m'appelle Joan et je vis au bord de la mer avec mes chats et mes mangas. J'adore lire et écrire (un peu trop même) et vous pouvez me retrouver sur Nostroblog et tous les deux mois dans la revue Animeland.

Plus de la moitié des mangakas est composée de femmes. Au Japon, elles gagnent de nombreux prix, passent à la télé, on leur consacre des expos, des magazines même, leurs œuvres sont adaptées en film, drama, anime voire même comédie musicale. Mais en France, on a eu du mal à parler d'auteures. Bien sûr, leurs mangas ne sont pas boudés, c'est juste qu'on parle des œuvres (et encore...) et non des créatrices. Il existe quelques exceptions évidemment, Clamp en étant la plus fameuse, mais on est toujours loin du compte question représentation. Je me demande si c'est car dans l'esprit des gens, les femmes sont cantonnées à des genres constamment dénigrés comme le shojo ou le boy's love, ou alors s'il y a un problème de sexisme dans la presse (qui est souvent très masculine). En tout cas, je ne trouve pas ça normal.

Nathan : On attend encore son blog, mais en attendant, Nathan est un adorable twittos passionné et rigolo. Il est, en plus, très ouvert à la discussion, alors n'hésitez-pas, vous savez ce qu'il vous reste à faire !



Oriane Sidre : Oriane du blog Mirabelle-cerisier ; @OSidre sur twitter. Tombée dans la marmite japonaise dès mes 10 ans, face aux aventures merveilleuses de Chihiro, j’ai très vite goûté à la culture populaire du pays asiatique, entre films, anime, mangas et romans. Si j’ai fait des études de cinéma et que je travaille aujourd’hui dans le secteur de la VoD et du DVD, j’ai le désir de me spécialiser dans l’animation, d’étudier les nouvelles créations du Japon, et d’aller à la rencontre de ses artistes. J’écris à propos de mes découvertes asiatiques et j’essaie de trouver l’équilibre entre rigueur et passion ! 


Maintenant que les présentations sont faites, il est temps de jeter un œil à cette première question que je leur ai infligé. Evidemment, on commence par quelque chose de difficile et mettant face à des choix sanguinaires :




Amai : Leurs œuvres sont cultes, perfectibles et à la fois merveilleuses : mes trois mangakas coups de cœur sont Natsuki Takaya (Fruits Basket, Twinkle Stars), Yoko Kamio (Hana Yori Dango, Cat Street) et Ryoko Fukuyama (Monochrome Animals, Masked Noise). 


AmélieMizu Sahara, Abi Umeda et Yoshitoki Oima, pour moi il s’agit de valeurs sûres. Un choix quand même difficile parce que j’aime tout un tas d’auteures, mais ces trois-là m’ont marqué de différentes façons.


© Yoko Kamio (Hana Yori Dango)
© Abi Umeda (Les enfants de la baleine)


Anne Cerise Luzy : Trois, c'est vraiment trop (injuste) dur ! Oui, bon, comme à chaque fois qu'il faut faire un choix bien sûr. Alors puisqu'il faut trancher, j'en sélectionne trois différentes, tant dans les histoires qu'elles écrivent que dans leur graphisme. Jun Mochizuki auteure notamment de Pandora Hearts et Les mémoires de Vanitas, elle a l'art d'écrire des intrigues sombres malgré les touches d'humour, complexes, surprenantes et addictives avec des personnages tordus bourrés de nuances. Le tout sous un coup de crayon à tomber, dans des univers gothiques ou steampunk qui regorgent de références littéraires et historiques.

Fuyumi Soryo : Je ne pouvais pas omettre l'auteure de mon manga préféré, Cesare. Mais ses Mars et Eternal Sabbath sont également des coups de coeur. J'admire particulièrement sa capacité à créer des histoires aux styles variés, de l'historique à la romance en passant par la SF, et de les mener aussi bien les unes que les autres. Ses intrigues sont addictives, ses personnages très humains, ses dessins incroyables. Sur Cesare la recherche de l'exactitude historique est là encore un point qui souligne la qualité de son travail.

Asumiko Nakamura : Grande fan de BL, Asumiko Nakamura fait partie de ces auteures phares du genre. Si elle commence tout juste à être éditée en France avec le magnifique Doukyusei et sa suite, son travail est riche d'histoires sombres et torturées ou au contraire douces et tendres. Elle sait insuffler vie à ses personnages et faire vibrer le lecteur même à la plus amorale des histoires d'amour. En plus de ces qualités, elle a un trait absolument unique, qu'on reconnaît au premier coup d'œil, avec une mise en scène cinématographique de ses planches et des noirs et blancs à couper le souffle. 

Bobonyan : Haruko Ichikawa : Prévisible de ma part, je le sais, mais j'aime tellement L'ère des Cristaux, découvert via l'annonce de Glénat en octobre 2015, et depuis j'embête tout le monde avec (et avec l'anime en approche, je ne suis pas prêt de m'arrêter, nyark). Du coup, je préfère citer cette grande artiste encore trop méconnue dès maintenant, et avec un peu de chance, ce sera la dernière fois que vous verrez son nom dans ce questionnaire (je compte sur Meloku pour en rajouter une couche). Donc L'ère des Cristaux c'est mon dernier coup de cœur en date (même si Après la pluie de Jun Mayuzuki pourrait aussi être présent).

Setona Mizushiro : L'autrice de L'infirmerie après les cours, un shôjo profondément bouleversant, qui aborde des thématiques sérieuses, parfois tabou, avec profondeur tout en s'inscrivant dans les codes du genre (pour un triangle amoureux des plus étonnants !). 10 tomes d'une rare excellence, et même si l'on peut peut-être ressentir quelques longueurs, chaque étape du cheminement de Mashiro était nécessaire pour atteindre le dénouement. Le reste de sa carrière reste tout aussi bon, notamment Heartbroken Chocolatier, qui mélange deux motifs chers à la mangaka : l'amour et la nourriture (comme le titre l'indique, il s'agit du chocolat). Si l'on devait absolument chercher un point noir dans la longue liste de titres qui nous sont parvenus grâce à Asuka/Kazé, on le trouverait grâce à Black Rose Alice. Malgré une revisite originale du mythe des vampires, ce shôjo souffre d'une mise en place très lente et d'une absence de fin...

© Asumiko Nakamura (Doukyuusei)
© Setona Mizushiro (L'infirmerie après les cours)

Dareen : Clamp, pour leurs nombreuses œuvres cultes qui m’ont accompagnée du début de ma passion pour le manga, à aujourd’hui. Natsuki Takaya par l’intermédiaire de Fruits Basket, le premier shôjo qui m’a passionné comme jamais. Et comme coup de cœur récent, Abi Umeda (Les Enfants de la Baleine) a su me toucher avec ses magnifiques dessins.


Gekkou : Aaaah, c'est vraiment difficile de réduire le nombre de mes auteures coups de cœur à trois ! (C'est bien cruel, Mangasuki. XD) Mais si je devais vraiment faire un choix…
Les CLAMP : **OF COURSE !** Presque toutes leurs séries ont été un coup de cœur, donc pour moi, c'était indispensable de parler de ces femmes incroyables et immensément talentueuses. <3 Le travail d'équipe qu'elles fournissent est tout bonnement excellent, et je n'ai jamais été autant ébloui par autant de génie au niveau scénaristique ou graphique. ^^ D'ailleurs, elles ont réussi à construire des univers fabuleux et mieux, à les faire se rejoindre ! Franchement, qui peut prétendre faire mieux ? :p

Tamura Yumi : Basara et 7 Seeds ont été deux immenses coups de cœur, alors que les univers sont complètement différents. Mais cela ne tient qu'au talent de TAMURA Yumi, qui réussit à créer des personnages ô combien complexes et intéressants à suivre. C'est une de mes mangakas coups de cœur pour la façon dont elle réussit à me happer dans chacun de ses univers, et pour la richesse de ses personnages. ^-^

Mizushiro Setona : une auteure qui a révolutionné ma vision du shôjo avec le génial Houkago Hokenshitsu (L'infirmerie après les cours), et qui réussit à me surprendre à chaque fois. ^^ Je pourrais m'étendre sur des dizaines de pages sur son talent immense, ses personnages, la façon dont elle réussit à me tordre l'estomac avec une réplique… mais ce ne serait pas assez. :p 

© CLAMP (RG Veda)
© Tamara Yumi (Basara)

Litte Red :  Difficile de n’en choisir que trois, mais puisqu'il le faut, je choisirais les trois qui me sont venues à l’esprit en premier :
Premièrement, je ne pouvais pas passer à coté de Natsumi Aida, l’auteure qui m’a réconciliée avec le shôjo à une période où je commençais à m’en lasser. J’adore son coup de crayon, mais j’admire également son adresse : elle sait allier l’humour à des sujets sensibles et c’est ce que j’apprécie le plus chez elle. 
Ensuite, parce qu’il fallait absolument que je cite la mangaka qui m’a fait saliver à de nombreuses reprises : Ayumi Komura, qui est à l’origine du shôjo J’aime les sushis. Moi qui adore la cuisine, je vous avoue que la raison pour laquelle j’ai pensé à elle c’est qu’il m’est arrivé à de nombreuses reprises de refaire un plat à la suite d’un tome…
Enfin, une mangaka qui s’est récemment fait connaître grâce à son splendide travail sur le jôsei Perfect world : Rie Aruga. J’ai apprécié le réalisme dont elle fait preuve tout au long de son œuvre, que ce soit dans le scénario ou dans la construction de ses personnages. 


Maruna : Mes trois auteurs coup de cœur sont Keiko Suenobu, Tomoko Ninomiya et Kaoru Mori. Chacune me tient à cœur pour des raisons différentes : Keiko Suenobu est ma préférée, elle partage des manga qui sont forts et qui brisent les codes des genres classiques. On se retrouve généralement avec des histoires fortes et pleines de sens sur des thèmes très compliqués à traiter (persécution, insertion dans la société, différences physiques et morales...). Ensuite je cite Tomoko Ninomiya, car même si son style est particulier et ne plait pas à tout le monde, je trouve que cette artiste à le don de toucher juste en montrant des personnages et des histoires très réalistes, tout en ajoutant ce petit degrés de folie qui la caractérise et rendent ses histoires drôles et passionnantes. Elle parle également de sujets difficiles à traiter en BD puisqu'elle parle tour à tour de musique, de bijouterie ou encore d'informatique. Ces thèmes sont variés, particuliers et même loufoques, néanmoins les lecteurs qui tentent ses productions, ne restent en général pas de marbre ! Et pour finir Kaoru Mori, en particulier pour son style graphique et son encrage sans failles, mais aussi pour la richesse de ses scénario historiques. Ses œuvres sont de toute beauté et promettent toujours de bonnes surprises, tout en portant un sacre pas déplaisant à la femme.
Il y a tant de femmes mangaka qui méritent une place dans ce top, malheureusement un choix doit être fait et si j'ai du faire impasse sur Setona Mizushiro, Clamp, Yoko Kamio ou encore Akiko Higashimura, je suis quand même très contente de mes choix et espère que vous les partagerez aussi !

© Rie Aruga (Perfect World)
© Keiko Suenobu (Life)

Meloku : La première auteure qui a été un coup de cœur et qui m'a donné envie de me replonger dans les mangas est Hiromu Arakawa avec Fullmetal Alchemist. Alors oui, je trouve décevants ses mangas les plus récents, mais j'ai tellement adoré FMA que je ne pouvais que la citer en premier. Pour ses personnages tous attachants, son univers riche et ses thèmes abordés, le manga m'aura marqué à jamais. Ensuite, il y a Asumiko Nakamura, qui est sans doute mon auteure préférée. En France on la connaît surtout pour le poétique Doukyusei, mais elle a fait bien plus que ça ! De la fresque érotique J no Subete au thriller identitaire Utsubora, elle m'a émerveillé par son trait sublime et son imagination cruelle. Pour finir, je vais citer Q Hayashida, la géniale auteure de Dorohedoro. J'adore son style, aussi bien ses dessins fouillés et sales que son ton teinté d'humour noir. Je suis depuis des années ses personnages tous complètement déjantés évoluer dans son monde de magie, et j'ai envie que ça ne s'arrête jamais...


Nathan : Contrairement à ce qu'on pourrait penser aux premiers abord, les femmes mangakas sont bien présent dans ce secteur culturel qu'est le manga. Bien loin d'être cantonnées aux shojos, josei et aux yaois, dont certaines n'hésitent pas à donner des œuvres engagés plus profond que la traditionnelle romance lycéenne (Daisy, Lycéennes à Fukushima par exemple) de nombreuses artistes se développent dans des genre et des styles que beaucoup qualifie de typiquement masculin comme les shonen de fantasy avec par exemple Noragami ou le très célèbre Fullmetal Alchemist à des œuvres  plus tranche de vie tel A Silent Voice. C'est d'ailleurs de l'auteure de ce manga dont je vais parler, Yoshitoki OIMA (qui à aussi publié To Your Eternity), ainsi que de Mizu SAHARA (Le Chant des Souliers Rouges) et de Ichigo TAKANO (Orange). Elles touchent toute les trois à des types et des  genres varié (Shonen, Seinen, Shojo, Yaoi, Tranche de vie, Fantasy...) ce qui en font des mangakas assez diversifiés. Plus que des auteures coup de cœur, ce sont des auteures qui ont marqués mes goûts en matière de mangas, et c'est pourquoi j'en parle donc ici.


Oriane Sidre : Sans hésiter Moto Hagio, Yuhki Kamatani et Jun Mochizuki. La première parce qu’elle est la “shojo no Kami-sama” (“Déesse du shojo”, c’est devenu son surnom au Japon) ! Au-delà, l’oeuvre de Moto Hagio, malheureusement fort peu connue en France, est riche narrativement, psychologiquement, graphiquement. Elle fait partie de ceux qui donnent leurs lettres de noblesse au manga. Car chez elle, les récits perturbent, les thèmes sont souvent audacieux, et le style est raffiné au possible, juste et élégant. En outre, elle est l’une des premières artistes femmes reconnue dans le domaine du manga à partir des années 1970. Moto Hagio a contribué, avec d’autres auteures de l’époque, à faire progresser la vision du manga pour filles et à briser de nombreux tabous. Son parcours comme sa sensibilité sont admirables ! La seconde parce qu’elle est selon moi l’une des plus talentueuses dans la création d'aujourd'hui. L’oeuvre de Yuhki Kamatani est discrète, mais d’une originalité totale. En France n’est malheureusement parue que sa saga Nabari no Ou, qui par ailleurs tranche avec la production shonen. Avec elle, c’est la subtilité : derrière les différents genres qu’elle approche (la saga inspirée de Naruto avec Nabari ; le josei quotidien où elle suit une chorale dans Shounen Note ; le récit historique et religieux dans Busshi no Busshin ; l’introspection crève-coeur dans Shinamame Tasogare), l’artiste ne sacrifie jamais le récit aux réflexions intérieures de ses personnages et à leurs relations avec les autres. J’en parle plus à la question 4 ! La troisième parce qu’elle fait parti de mon enfance et qu’elle a forgé une partie de ma sensibilité. La lecture de Pandora Hearts accompagna mon adolescence et mes premières années de jeune adulte. Au dernier chapitre, ce fut très nostalgique de se séparer définitivement de ces nombreux personnages ! Jun Mochizuki réussit à faire un manga avec de grands sentiments, des personnages criblés de doute mais héroïques, et des univers fantastiques intrigants. Elle parvient à émouvoir par un romanesque assumé, par la recherche de noblesse chez ses protagonistes.


© Q Hayashida
(Dorohedoro)
© Yoshitoki Oima
(A Silent Voice)
© Moto Hagio
(Le Coeur de Thomas)

Encore un immense merci à tous les participants, votre travail comme votre implication sont géniaux ♥
On se retrouve demain pour une nouvelle question !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire