mercredi 14 mars 2018

Challenge Manga Suki : Février
Partie III



On se quitte aujourd'hui avec la dernière partie de mon challenge de Février. Je profite de ce petit espace pour remercier à nouveau chaleureusement tous les participants pour vos mots doudou, vos textes passionnants et votre gentillesse. Merci pour toute ton aide Joan 💕. 

Maintenant, la parole est à nouveau à cinq lecteurs, puis on terminera sur moi qui parle passionnément de La rose de Versailles parce que bon sang, pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt, c'est grandiose. (à venir dans la semaine)

Bonne lecture !

💻 blog • 🐦 twitter

365 jours, une année… c’est beaucoup et c’est peu à la fois. Bien que voisins, Ninon et Kira ne s'étaient jamais parlé. Ninon est une jeune lycéenne solitaire avec une perruche perchée sur son épaule alors que son voisin Kira est un garçon à l’air désabusé qui ne pense qu’à s’amuser. Tout semble les opposer mais quand Ninon découvre le cruel coup du sort qui frappe Kira, elle se sent investie d’une mission : partager avec lui des souvenirs inoubliables tant qu’il en est encore temps !

Pourquoi ce manga ?
Sur le papier, l'histoire de Close to Heaven qui nous est présentée ici ne peut qu'être tragique. Ninon va tomber amoureuse d'un garçon qui va mourir d'ici un an. Comment va évoluer leur relation ? Va-t-elle vraiment exister au risque de souffrir encore plus ? Et surtout, comment peut-elle se terminer autrement ? Des questions auxquelles la mangaka va répondre tout au long des 9 volumes que compte le manga (fini au Japon, 3 volumes sortis en France, le quatrième en avril).

Une relation qui se construit
Je dois avouer que je ne me suis mise aux histoires de romance que récemment. Je n'ai donc pas autant de connaissances sur le sujet que certains, et par conséquent je me lasse moins vite je suppose. Néanmoins, la romance qui naît entre les deux personnages est réellement touchante à mes yeux. Elle est totalement logique, et se fait en douceur. D'abord, les deux adolescents apprennent tout doucement à se connaître, et une réelle amitié se met en place. Les taquineries entre Kira et Okamura sont de plus en plus présentes au fur et à mesure du temps, sans qu'ils ne comprennent réellement pourquoi et sans qu'ils ne se rendent compte de leurs sentiments. Le troisième volume laisse supposer que la véritable romance devrait rapidement se mettre en place, si l'histoire suit la même logique. Du moins, je l'espère, je détesterai être frustrée à ce niveau ! Et il faut avouer que plus l'histoire avance, plus le cœur se serre : on veut les voir ensemble, mais d'un côté, on sait très bien que ce serait moins difficile pour Ninon s'ils s'éloignaient... Enfin, j'ai hâte !

Des sentiments à apprivoiser
Okamura et Kira semblent totalement différents l'un de l'autre. Ils ont beau avoir le même âge, être dans la même classe et en plus voisins, ils ne se sont jamais vraiment adressés la parole (alors que leurs parents sont amis). Ninon Okamura est une fille introvertie depuis qu'elle a été brimée durant son enfance par des camarades de classe, et préfère rester seule dans son coin à parler à sa perruche, Prof. Elle n'a aucun contact avec les autres, et en plus, elle se cache derrière sa frange immense qui dissimule ses yeux. Yuiji Kira, quant à lui, est le beau gosse populaire, toujours entouré, avec une image de bad boy dragueur et insensible. Bref, c'est cliché, soyons francs. Mais en vérité, ils ont un point commun : la solitudeNinon est mise à part dans sa classe, et même si cela ne semble pas la gêner sur le coup, son passé la hante et l'handicape au quotidien. Kira aussi ressent la solitude, à cause de sa maladie, mais surtout à cause de l'image qu'il s'est donné : même s'il est toujours entouré, il ne considère personne comme un ami (sinon il aurait peut-être parlé de ses problèmes), et d'ailleurs, sa véritable frayeur est de mourir seul.

Lorsque les deux adolescents vont commencer à se côtoyer, leurs véritables personnalités sont dévoilées au grand jour. C'est là qu'on remarque qu'Okamura peut être taquine, mais aussi déterminée lorsque la situation le demande, comme lorsqu'elle décide de rester avec Kira ou quand elle se démène pour la fête de l'école. En réalité, elle manque juste de confiance en elle, et rester avec Kira va petit à petit lui permettre de s'accepter, et aussi d'accepter ses sentiments. Kira se révèle lui être un grand sensible, passionné de photographie de nature, et un poil pleurnichard. Protecteur, il fera tout ce qu'il peut pour défendre Okamura lorsqu'il le faut. Bref, ils se révèlent l'un grâce à l'autre, et ce n'est que le début.

« J'étais heureuse et mon cœur battait la chamade ! J'ai compris un peu de quoi tu parlais, et j'ai découvert une partie de moi que je ne connaissais pas ! » (vol 1, p163).

Conclusion
Le manga de MIKIMOTO Rin n'est pas original pour l'instant, et suit une trame scénaristique basique au début. Néanmoins, je trouve que cela est très bien fait, avec des dessins très agréables. Le découpage n'est pas forcément extraordinaire non plus, mais certaines pages sont puissantes de par les émotions qu'elles transmettent, que ce soit la nostalgie, la joie ou la souffrance. Mon seul gros point noir jusqu'ici reste Prof, la perruche qui est censée ramener un peu d'humour et que je trouve insupportable (même si elle a un rôle à jouer dans la prise de conscience d'Okamura sur ses propres sentiments). Je ne peux que me dire que le meilleur (et surtout le pire en ce qui concerne les personnages) est à venir, et j'ai toujours hâte d'avoir le volume suivant dans les mains. Je conseille Close to heaven aux fans de romances !

💻 blog - blog de critiques • 🐦 twitter

Pour le thème de ce mois-ci j’ai voulu découvrir de nouveaux mangas dans lesquels se déroulaient une romance tragique, mais aucun n’a su me convaincre. Après 4 ou 5 essais infructueux, je suis revenue à une valeur sûre que je n’avais pas encore chroniquée, même si j’en parle dans mon top 10 BLLe Jeu du Chat et de la Souris.

Ce titre est un des premiers BL que j’ai lu, peu après l’incroyable L’Infirmerie après les cours de la même mangakaC’est une romance tortueuse, avec une relation complexe, voire toxique. Ses personnages imparfaits sont terriblement humains, l’un se débat avec des sentiments amoureux destructeurs, jusqu'à frôler la folie ; l’autre est trop lâche pour le repousser, se laisse porter par les autres. Aucun des deux n’a un comportement vraiment moral, aucun d’eux n’est « un type bien », et c’est probablement parce qu’ils sont truffés de défauts qu’ils paraissent crédibles et sont fascinants.

Si Le Jeu du Chat et de la Souris est un manga résolument érotique, les scènes explicites ne sont pas gratuites : elles sont le reflet des pulsions frustrées ou refoulées de l’un ou l’autre. Chaque étape montre l’évolution de leur relation, de leurs sentiments, mais surtout les réflexions qui agitent Kyoïchi sur le désir et le plaisir charnel. Alors qu’il est homme à se laisser porter par les événements, son caractère passif n’est pas seulement une position au lit, mais son comportement habituel et tout l’enjeu de ce personnage est de savoir s’il va finir par prendre sa vie en main à un moment.

Car Imagasé bouscule toutes ses conceptions sur son identité et sa sexualité. L’idée d’entretenir une relation avec un homme n’a jamais traversé l’esprit de Kyoïchi et il a bien du mal à démêler ses sentiments et sensations. Alors qu’il craint de se perdre dans les bras d’Imagasé, de s’éloigner de la « normalité » ou de ce qu’il pense connaître de lui-même, il doit peu à peu se redéfinir.

Les deux hommes avancent également avec des conceptions de l’amour et du bonheur bien différents, et pas forcément toujours compatibles. Imagasé, amoureux depuis toujours d’un hétéro, se perd dans une relation apparemment impossible, incapable de lâcher prise, passer à autre chose ou même s’y perdre complètement. Pourtant il a une approche du couple bien moins égoïste que son compagnon qui considère l’amour comme quelque chose qu’il prend plutôt que de donner.

Alors qu’ils se chassent, se déchirent, se retrouvent parfois, le lecteur se demande s’ils parviendront à un moment à trouver un véritable terrain d’entente entre eux. Setona Mizushiro nous propose ainsi une de ces histoires d’amour dont elle a le secret, mature, à la psychologie complexe, sans conclusion magique comme on en trouve parfois dans les romances.


💻 blog • 🐦 twitter

Je demandai un jour à mon cher libraire : as-tu un drame à me conseiller ? Je ricane fort devant mes manga comiques, je veux rire, c’est comme ça ! Je veux aussi découvrir autre chose. M’interroger autrement, peut-être. Verser une larme, pourquoi pas.

Je découvre Orange, le manga de Takano Ichigo. Le titre me touche et me fait mal.

Naho, l’héroïne, est une lycéenne ordinaire. Elle a sa bande d’amis, HirotoAzusaTakako, Saku. Et Kakeru. L’adolescent vient d’arriver au lycée. Il semble distant, solitaire. Il est touchant et sympathique. Naho hésite, rêve. Elle l’aime ? Un peu, peut-être beaucoup ? Et lui ? L’avenir, c’est loin. On aura tout le temps d’être grand. Les adolescents aussi ont leurs problèmes. Et cette lettre qui arrive… Non, vraiment, Naho n’avait pas besoin de ça !

Orange commence comme un shôjo romantique classique. Une bande d’amis. Un nouvel élève taciturne. L’héroïne qui tombe amoureuse du ténébreux. Mais tout change, avec la lettre. Naho, dix ans plus tard, avertit Naho, la lycéenne, pour que le drame ne se répète pas. Mais peut-on écrire le passé ? Suivre un guide, suivre les instructions de la lettre, tout modifier, voici le bonheur retrouvé, la mort écartée ?

En lisant Orange, j’ai pensé très fort : je l’aurais bien voulue, cette lettre ! C’est terrible, de survivre comme ça, à l’aveuglette. On erre du lundi au dimanche, on anticipe rien, on spécule sur la minute d’après, on souhaite, on espère, on quémande un bout de joie.
C’est fatiguant de vivre.

Et pourtant. Takano Ichigo nous interroge. Pourrions-nous réellement modifier le passé ? Endosser le rôle du sauveur est loin d’être simple. Doucement, nous suivons le combat de Naho, Kakeru, Azusa, Takako et SakuIls se battent pour sauvegarder une seconde de bonheur, arracher une minute de joie. Ils luttent avec leurs armes : un sourire, une attention, l’amour. Ils essayent. Le résultat les laisse parfois abattus. Rien ne change, du moins, pas comme ils le voudraient. Nous aussi, si nous pouvions tout changer, le ferions-nous vraiment ? Et quand bien même nous viderions ce tiroir du passé, pour le remplir d’événements plus heureux, notre futur serait-il à notre convenance ?

Orange est un manga beau. Les personnages sont beaux. Chacun d’eux est une petite lumière. Ils se réconfortent et s’épaulent pour continuer de briller. Ils sont attachants et touchants. Certains mangas nous interpellent et nous bouleversent. Comme Orange. Au-delà du drame et de la tragédie, de l’impuissance et du remord, Takano Ichigo nous livre un message plein d’espoir : les jours heureux ne sont pas terminés


💻 blog • 🐦 twitter

Il s’agit d’un manga de Kenji Bandou et dessiné par Tsunami Minatsuki, dans lequel Kaoruune jeune fille de 16 ans, souffre d’une maladie qui l’empêche d’être exposée au soleil. Elle sort uniquement la nuit, et se rend devant la station de train, où elle chante et joue de la guitare. C’est à cet endroit qu’elle tombera amoureuse pour la première fois de sa vie

Je suis tombée sur ce manga complètement par hasard et j’ai vu qu’il s’agissait d’un one-shot dans les genres romance et tragédie. Ce ne sont pas mes genres préférés mais j’ai plutôt apprécié la lecture de ce manga.

J’ai été un peu perturbée par les dessins. Il faut dire que le manga date un peu (2006), et qu’on est dans un style très shôjo, un peu à l’ancienne, dont je ne suis pas énormément fan. J’ai d’ailleurs trouvé que ça jouait un peu trop sur les grands yeux des personnages par moments. Mais à part ça, ça restait plutôt plaisant à lire.

Côté histoire, j’ai trouvé la romance quelque peu rapide (en même temps il n’y a que 4 chapitres), mais j’ai quand même bien apprécié même si ça aurait mérité d’être plus développé, et éventuellement plus recherché. Concernant les personnages, on n’a pas vraiment le temps de s’y attacher vraiment, de les connaître plus en détail, mais je les ai trouvés globalement sympathiques, et j’ai vraiment eu de la peine pour l’héroïne et son entourage car ce qu’elle vit au quotidien n’est vraiment pas facile. J’ai d’ailleurs trouvé la fin assez triste, mais pas complètement puisque le manga fait passer un beau message qui redonne un peu le sourire.

Dans le même genre j’avais également commencé le manga de Shigatsu wa Kimi no Uso (Your Lie in April) il y a 3 ans mais je l’ai abandonné suite au visionnage de l’anime car je n’avais vraiment pas apprécié. J’ai trouvé Taiyou no Uta bien plus émouvant malgré le fait qu’il soit court. Je recommande rarement des one-shot du fait que, de façon générale, leurs histoires et personnages sont peu développés, mais je pense que vous ne perdrez pas votre temps avec Taiyou no Uta. Pour ma part, je regarderai peut-être par curiosité le drama qui adapte ce manga, surtout que les musiques sont de Hiroyuki Sawano.



💻 blog • 🐦 twitter

Une fois n’est pas coutume mais pour le challenge de ce mois-ci sur le thème de la romance tragique, j’ai choisi de parler d’un titre portant une étiquette shonen. Coïncidence ou destin, il s’est trouvé que j’étais parti sur un autre titre et que mon planning d’anime m’a amenée à regarder l’adaptation de ce manga. Adaptation qui m’a captivé et que j’ai dévoré à un rythme inhabituel notamment renforcé par sa bande son dramatique qui emprunte au répertoire de ce grand compositeur qu’est Beethoven. Mais trêve de digressions, le titre que je voulais mettre en avant c’est bel est bien Zetsuen no Tempest de Shirodaira Kyo (scénario) et Saizaki Ren (dessin), aussi connu sur les noms Blast of Tempest et Civilization Blaster pour la version française qui nous concerne. Le titre fut publié au Japon de 2009 à 2013 par Square Enix et en France par Kurokawa de 2011 à 2014 (pendant que l’adaptation signée Bones fut diffusée durant l’automne 2012 et l’hiver 2013). 

Civilization Blaster c’est l’histoire de deux amis; Mahiro et Yoshino marqués par une tragédie : un an avant l’amorce du premier tome, la sœur adoptive de Mahiro est assassinée dans la maison familiale en même temps que leur mère et leur père. On apprend d’ailleurs très rapidement que même si Mahiro l’ignorait, Yoshino était aussi le petit-ami de Fuwa Aika… Face à ce terrible événement, la
réaction des deux adolescents au caractère très opposé va se révéler diamétralement opposé : Mahiro va se tourner vers la voie de la vengeance alors que la réaction de Yoshino est plus complexe, sorte de mélange entre une envie de continuer d’avancer tout en restant comme figé dans le temps agissant comme si Aika était encore là la veille.

C’est dans sa quête de vengeance que Mahiro va croiser le chemin de la magie, par le biais d’une poupée portée par les flots depuis une lointaine île. Cette poupée est la création de la plus puissante sorcière du monde actuel, Hakaze Kusaribe, elle aussi en quête de vengeance : trahie par son propre clan censé la défendre, elle a été abandonnée au beau milieu de l’océan sans aucun moyen de s’échapper. On apprend alors que le monde comporte deux arbres magiques doté d’une puissance incommensurable : L’arbre des Origines et l’arbre de la Destruction. Le clan Kusaribe utilise le pouvoir de l’arbre des Origine et est censé le protéger, Hakaze étant même le porte-étendard de l’arbre. Pourtant c’est bien ce même clan avec son chef actuel Samon, qui cherche à ressusciter le pouvoir de l’arbre de la Destruction pour en finir avec l’arbre des Origines qui menace selon-lui l’avenir de l’humanité.

Mahiro devenu utilisateur de la magie par procuration et bras armé de la revanche de Hakaze contre Samon, croise à nouveau la route de Yoshino qui se trouve à son tour pris dans la spirale d’un conflit qui les dépasse tous les deux. Commence alors un vaste jeu de dupe à géométrie variable entre le clan KusaribeHakazeYoshinoMahiro et le gouvernement japonais qui tente d’enrayer les nombreuses morts collatérales que la résurrection de l’arbre de la destruction est en train de créer… A partir de là et durant neuf des dix gros tomes que comporte le titre on va suivre les différents personnages dans un combat envers et contre tous pour la survie du monde tel que nous le connaissons, un combat qui sera marqué par de nombreux retournement de situations fracassants, des manipulations et des mensonges sans cesse renouvelés mais aussi par des sentiments puissants.

En effet à ce stade on pourrait se demander en quoi ce titre reprend la thématique de ce mois de Février ? Et la réponse est simplement la présence écrasante du seul personnage principal à être absent physiquement du déroulement de l’histoire : Fuwa Aika et l’amour sincère et fort que continue de lui porter YoshinoTel un grain de sable, cet amour tragique par-delà la mort et sans cesse remis sur le devant de la scène par des flash-backs de plus en plus nombreux, sera l’élément imprévisible qui viendra sans cesse détraquer des plans pourtant finement ciselés et ourdis de longue dateAika est d’ailleurs dépeinte comme une fan absolue de deux œuvres de Shakespeare qu’on retrouve présentes tout du long de l’œuvre comme si cette dernière avait été pensée comme une longue métaphore filée, la question étant de savoir si le dénouement final serait tragique comme la première pièce : Hamlet, ou heureuse comme pour la seconde : La Tempête. Une chose est sûre, Yoshino, sous l’influence de sa bien-aimée défunte fera tout pour que la seconde option triomphe.

Difficile de parler plus en avant des points forts de l’intrigue sans en dévoiler certains retournements de situations savoureux et parfois inattendus. Pour ma part j’ai vraiment apprécié la capacité du titre à se complexifier et imbriquer toujours plus de nouvelles pièces tout en gardant une cohérence que j’ai trouvé plaisante quand ces mêmes pièces se sont toutes imbriquées malgré ce sentiment de tristesse lancinant. En bonus, le dernier tome ne comporte que des chapitres additionnels faisant office d’épilogues pour certains et de mise en lumière de personnages secondaires parfois évoqué mais moins présents. Pour ce qui est de la partie plus technique, le dessin est assez soigné sans être exceptionnel et si certains personnages sont par moment inégaux dans le début de l’histoire, le dessin est rapidement bien plus régulier. L’édition est quant à elle dans le standard de Kurokawa donc plutôt bonne avec par contre comme précédemment mentionné, des tomes parmi les plus épais de toute ma collection, c’est assez impressionnant.

Merci d’avoir pris le temps de lire cette petite présentation rédigée sur fond de musique triste tiré de l’anime, je vous recommande le morceau Zetsuen pour vous mettre dans l’ambiance.



Niveau tragédie, avec La rose de Versailles, j’ai été servie. Quel passionnant et grandiose manga. Je n’ai pas arrêté de me gronder à coups de « pourquoi ne l’as-tu pas lu plus tôt, cette merveille ? », mais je suis si heureuse de l’avoir enfin fait. Résolument moderne presque cinquante ans plus tard ( !) , le manga de Riyoko Ikeda est une pépite de tragédie et de romances contrariées, où les sentiments s’entrechoquent parmi les diamants et le luxe de la famille royale.

Attention, spoilers sur le tome un (le seul que j’ai lu à ce jour).

Toute la série se forge au rythme des battements de cœur de Marie Antoinette, seconde héroïne qui vole souvent la vedette au titre, de par sa passion. Ce que j'ai aimé dans le personnage, c'est qu'elle a beau être reine de France et donc être enchaînée de partout par toutes les règles qui dirigent le pays, c'est une passionnée. Elle suit avant tout son cœur, toujours fidèle avec ce qui lui chuchote. Et cette sincérité la rend si touchante ! Aussi, comment ne pas fondre lorsqu'elle vit son premier amour ? De façon pudique et romantisée, la mangaka nous présente ce qui a peut-être été entre Hans Axel de Fersen et la reine de France. Le schéma est fait, c'est un carré amoureux dans lequel on bascule, avec un roi brisé s'il venait à apprendre la nouvelle, ainsi que, pire ! Notre Oscar qui peine à repousser Fersen de sa peau. C'est avec ce tourbillon de sentiment que l'on se rapproche le plus d'un "shôjo classique" mais ça n'en reste pas moins captivant.

Là où La rose de Versailles est très intéressant pour l'époque, c'est qu'il aborde ouvertement l'homosexualité dans son manga. Oscar fait en effet tourner des têtes sur son passage, et comment ! Les dames de la cour, la sœur de Fersen, Charlotte et même notre adorable Rosalie ont bien du mal à contenir leur battement de cœur lorsqu'elles l'aperçoit. Attirance qui tourne mal pour beaucoup d'entre elles, Oscar se considérant comme un homme, mais avec un cœur de femme, toute son âme attirée vers les yeux perçants de Fersen. Je l'avoue, j'ai chouiné en voyant l'adorable Rosalie aux côtés de son bel Oscar. Elles étaient toutes deux si mignonnes (j'ai shippé). J'ai vraiment aimé le fait que ses amours soient assumés, chose à laquelle je ne m'attendais absolument pas; quand bien même cela amène à des déchirements réellement tragiques. C'est un mauvais jeu de mot, mais ça a pour moi beaucoup contribué au côté révolutionnaire et intemporel du manga.


Si dans le premier volume, cette relation n'est qu'à sens unique, ce qui lit Oscar et André est un lien très fort. A la fois frères, amis et amants, les deux personnages sont émouvants dans leur relation passionnelle et surtout très complice. Difficile en revanche de parler pour le moment de jolie romance, quand André ne peut retenir ses pulsions et manque de peu de violer notre héroïne.... C'est mal parti pour que je les désire ensemble avant la fin de la série, j'avoue ! Cette scène m'a vraiment marquée, dans le mauvais sens du terme. J'attends de voir, car malgré ces débuts peu engageants pour André (mon Oscar mérite un.e prince.sse !),  j'ai d'ores et déjà confiance en Riyoko Ikeda pour nous le montrer sous sa plume la plus douce, plus tard.

Je me suis restreint à cet aspect pour répondre à ma propre problématique de challenge, mais La rose de Versailles est loin de se résumer à des amoureux soupirant sur fond de coucher de soleil, tenant leur petit cœur en miette dans leurs paumes. Bien que romancé sur plus d'un point, c'est une grande épopée que nous présente une mangaka que l'on sent réellement amoureuse de la France. Ce manga, c'est la Passion même. Tout y est brutal, mais beau. Je suis vraiment tombée sous le charme de ce premier volume; sans trop m'avancer, je pourrais même dire sous le charme de cette série. Toute cette passion, ces larmes et ces cris du cœur, ça fait tourner la tête ! Puis, c'est rythmé, on ne tourne jamais en rond. Il y a beaucoup d'action et suffisamment de potins de cour pour satisfaire un large public, tout en faisant plaisir au féru d'Histoire, en revenant sur plusieurs histoires et personnages célèbres  (Gabrielle de Polignac, l'affaire du collier de la reine etc..), tout en s'autorisant des petits écarts jamais désagréables. A lire absolument, sous risque toutefois que le spectre d’Oscar vous hante longtemps...




Merci d'avoir suivi à nouveau ce challenge. En espérant que vous avez fait de jolies découvertes.
On se retrouve début avril pour parler environnement !

3 commentaires:

  1. Décidément, Close to Heaven est partout xD
    Pour Orange ça ne m'étonne pas, personnellement c'est un manga que j'apprécie beaucoup et celui que je recommanderai en priorité si une personne cherche une romance tragique.

    Le jeu du chat et de la souris j'en ai seulement entendu parler mais je ne pense pas que ce soit mon genre de manga.

    The Civilization Blaster je l'ai lu, et j'ai également vu son adaptation anime. Je n'avais pas du tout pensé à le choisir pour ce thème surtout que je n'ai vraiment pas apprécié toute la romance qui tourne autour du personnage d'Aika (que je n'ai vraiment pas apprécié), même si effectivement on peut parler de romance tragique.

    Je te remercie de m'avoir laissé participé pour ce thème et d'avoir publié mon texte sur Taiyou no Uta même s'il fait pale figure parmi les autres ^^'
    J'espère que ça donnera envie à quelques uns de le lire. =)

    RépondreSupprimer
  2. J'aime beaucoup ton avis sur La rose de Versailles, j'ai hâte de voir ce que tu vas penser de la suite (perso, j'ai vu que l'animé, j'avais tenter le manga, mais les deux diffèrent un peu et j'avais eu du mal à lire le format papier !) Même si ça reste une oeuvre que j'apprécie énormément !
    PS : j'aime André aussi x)

    RépondreSupprimer
  3. Ah Lady Oscar, j'ai tellement aimé l'anime ! Je me suis procurée récemment le manga, il me tarde de pouvoir le lire !

    Je comprend ta frustration vis à vis d'André mais ça va s’améliorer par la suite, enfin si l'anime respecte le manga ! Mais je suis de ton avis, Oscar mérite le meilleur, j'aime tellement cette héroïne, mais tellement !


    RépondreSupprimer